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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 09:56

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1. Des Beaucerons aux yeux bridés !

 

Originaire de la famille Chaline du Loiret et descendant en ligne directe d’Etienne Chaline de Bazoches-les-Gallerandes, né avant 1515, mais ayant les yeux légèrement bridés, comme mon grand-père, mon père et mes enfants qui en ont hérités, je me suis toujours demandé quelle pouvait en être l’origine ?

 

 

2. Les hypothèses plausibles

 

En regardant l’histoire de France, on ne trouve que deux événements qui ont pu amener des Asiatiques en Beauce dans les premiers siècles, la campagne d’Attila en Gaule en 451 et l’installation en Gaule par les Romains de mercenaires de divers peuples fédérés. J’avais émis alors deux hypothèses.

Dans cette première hypothèse, un guerrier Hun de la horde d’Attila aurait séduit ou violé, une Beauceronne et l’aurait mise enceinte. Depuis cet événement particulier ayant donné nécessairement un garçon, les descendants auraient transmis cette trace mâle à travers quinze siècles… Selon les historiens, la horde des Huns, constituée à 80% de Turcs et à 20% de Mongols, s’est déplacée de Metz, vers Reims en passant à l’Est de Lutèce, pour aller traverser la Loire à Orléans (Cenabum), afin de pouvoir attaquer les Wisigoths d’Aquitaine et les Romains d’Aetius. Cela implique que l’armée d’Attila ait traversé la plaine de Beauce qui s’étend entre ces dernières villes. Compte tenu du fait qu’Attila était à Metz le 7 avril 451, on peut évaluer ‘approximativement’ le passage des Huns à travers la Beauce vers la mi-mai puisque, selon Edina Bozoky[1], ils arrivent à Orléans à la fin du mois de mai et qu’il y a livré la bataille décisive le 14 juin… Là, ils subiront un revers sérieux et seront repoussés vers Sens et Troyes où ils seront finalement battus à la bataille de la campagne de Mauriacus.

Dans la seconde hypothèse, la famille Chaline pourrait dériver d’un mercenaire Hun des Romains qui, après avoir bien servi l’Empire, aurait reçu en récompense comme cela se pratiquait alors, un terrain en plaine à proximité de Bazoches-les-Gallerandes, pour s’installer et y fonder une famille. Les Romains d’Aetius ont en effet fait très souvent appel aux Huns, en 425 contre les Wisigoths, en 428 contre les Francs rhénans et en 436 contre les Burgondes, mais aussi aux Alains, aux Francs, aux Hérules et à d’autres peuples… 

L’idée de cette seconde hypothèse tient au fait que mon grand-père avait découvert plusieurs pièces romaines dans les champs au sud de Bazoches-les-Gallerandes. Curieusement elles ont été émises par l’atelier de Thessalonique en 337 pour Constantin 1er Flavius, Valerius, Aurelius, Constantinus, le Grand et la fondation de sa nouvelle ville de Constantinople. Il fut proclamé Empereur par les légions de Bretagne de 306 à 337 et gouverna tout d’abord les provinces de Gaule et de Grande-Bretagne pendant 6 ans. Ces monnaies sont des Centenionalis ou nummus 337 en cuivre qu’il est assez surprenant de trouver en Beauce, sachant que ces pièces étaient utilisables à travers tout l’Empire. Il faut bien que quelqu’un les ait apportées ; pourquoi pas un légionnaire fédéré ayant servi à Constantinople et sédentarisé en Beauce par les Romains au IIIe-IVe siècle A.D[2] ?

 

3. Mon haplogroupe de chromosome Y

 

Pour résoudre ce problème il n’y avait qu’un seul moyen, utilisable depuis peu, les analyses génétiques de mon chromosome Y. En effet, les chromosomes Y ne sont transmis que de père en fils et permettent de suivre les lignées patriarcales. Dans ces chromosomes existent des zones où ne se produisent pas les mixages entre les chromosomes Y et X, au moment de la fécondation. Ces zones où les séquences d’ADN sont transmises sans modifications, autres que les mutations, sont appelées les haplotypes. Les hommes portent un chromosome Y dont 99,9 % des gènes sont identiques à ceux de l’ancêtre primordial africain, les mutations mineures du 0,1% restant constituent les diverses branches des groupes ethniques qui se sont différenciées depuis cet ancêtre, il y a environ 150.000 ans. Ces différents haplotypes dont les fréquences varient selon les origines ethniques et géographiques se regroupent en haplogroupes, ou clans paternels ancestraux. Il devient alors possible de construire des arbres des haplotypes, d’établir une généalogie paternelle et d’estimer la survenue d’événements selon un arbre phylogénétique en utilisant des taux de mutation calibrés[3].

La région analysée de mon chromosome Y appartient au macro-haplogroupe E et au sous-groupe du clan paternel E1b1b (E-M215) caractérisé par la mutation M215. C’est l’une des grandes lignées paternelles de l’humanité qui serait apparue vers 22.400 B.P[4] chez les Premiers Fermiers d’Afrique orientale. Emigrée ensuite d’Afrique orientale il y a quelque 22.000 ans, elle s’est disséminée sur le Moyen-Orient et l’Asie et l’Europe méridionale, d’où elle aurait migré vers l’Ouest au gré des migrations récentes.

 

4. La solution du problème

 

L’analyse de mon ADN Y comparé à la base ADN d’Oxford qui rassemble près de 110.000 individus, montre que seulement deux autres individus actuels en sont proches. Le premier se trouve dans le sud-est de l’Anatolie (Turquie) et le second en Roumanie du Sud. Les trois personnes qui ont cet ADN-Y E1b1b se distinguent par trois petites différences portant sur des nombres de duplications de séquences répétées, appelées DYS[5], notamment par celles du marqueur DYS389mnpq[6]. Peter Forster a calculé l’âge probable de l’ancêtre commun de ces trois DYS, qui serait de 2464 ans (dans les limites de 95% de l’intervalle de confiance entre 864 et 7572 ans), ce qui est tout à fait compatible avec les deux hypothèses d’arrivée de cet haplotype en Beauce seulement au III-IVe siècle A.D.

Le fait que l’un de ces individus soit originaire du Sud-est de l’Anatolie en Turquie apporte une indication majeure. Elle suggère déjà que ce Hun était plutôt d’origine turque que mongole. Sans que l’on puisse trancher définitivement entre les deux hypothèses, la première semble cependant la plus vraisemblable.

Quoi qu’il en soit, le génome actuel E1b1b d’un Chaline du Loiret serait donc vraisemblablement une trace locale d’un génome Hun turc qui s’y serait fixé en 451, ou peut-être même un peu avant… Ce génome y subsiste encore aujourd’hui comme « fossile vivant de cet événement historique hunnique et actuellement unique dans la lignée des Chaline », mais pas forcément unique dans le Loiret, où d’autres cas doivent vraisemblablement exister, mais restent inconnus faute d’analyses d’ADN-Y…

Autrement dit, résultant de cette union entre une beauceronne et un guerrier Hun turque se perpétue depuis plus de 1561 années en Beauce, soit depuis plus de quinze siècles, c’est-à-dire environ 49 générations[7]. C’est-à-dire qu’elle existait déjà à l’époque de Mérovée (entre 447 et 458), soit 50 ans avant Clovis (482-511), au début du règne des Mérovingiens ! Elle atteste de la présence des ancêtres de la famille Chaline depuis cette époque, même si alors, elle ne portait certainement pas encore notre patronyme actuel, puisque le processus de création des noms de famille s'est amorcé à partir du Xème pour ne se fixer que plus tard, surtout à partir du XVème siècle…

 

5. Pour aller plus loin dans les recherches,

 

* Il serait utile de recenser les Beaucerons qui ont des yeux bridés  ;

* Il serait intéressant de multiplier les analyses ADN-Y des descendants actuels aux yeux bridés des patronymes du Loiret pour voir si de nombreuses familles ne portent pas des haplotypes dérivés de ceux de mercenaires romains comme ceux des Alains[8] (des guerriers de grande taille, modérément blonds issus des abords de la Perse) fortement implantés dans le Loiret par le Romain Aetius (une centaine de localités en France : Allaines, Alaigne, Allain, Allan, Allainville), ou hunniques et fédérés des Huns (plutôt petits, trapus, à tête assez allongée) qui ont sillonné la campagne beauceronne avec la horde d’Attila…

* Il serait également intéressant de rechercher si les autres familles Chaline du Loiret, mais aussi celles d’Eure et Loir et de l’Orne, voisines géographiques du Loiret, mais apparemment non traversées par les hordes d’Attila, portent, ou non, un haplotype Y turco-mongol avec la même mutation E-M215. Si ces familles portent cette mutation, cela voudrait dire qu’elles sont dérivées des Chaline du Loiret…

 

À suivre …



[1] Bozoky, E. 2012. Attila et les Huns. Vérités et légendes. Paris, Perrin.

[2] Anno Domini (An du Seigneur) se rapportant à la naissance de Jésus-Christ.

[3] Analyse de mon haplotype au laboratoire d’Oxford (Roots for real, your ancestry discovered) dirigé par le Dr. Peter Forster, grand spécialiste mondial de ces analyses.

 

[4] B.P. : Before Present, en fait avant 1950.

[5] Ces DYS ou Short Tandem Repeat (STR), sont des marqueurs du chromosome Y, en jargon de généalogie génétique pour les Y-STR. Ils diffèrent par le nombre de répétitions de séquences identiques. Ma caractéristique du marqueur DYS389mnpq est respectivement de 6,10,3,11 répétitions dans les positions mnpq, celles du Roumain étant DYS389mnpq-6,11,3,10 et celles de l’Anatolien DYS389mnpq-6,12,3,10. Evolutivement, l’ancêtre potentiel aux trois haplotypes serait proche du consensus des trois séquences, c’est-à-dire de DYS389mnpq-6,11,3,10.

[6] Pour le DYS389, la séquence répétée est : TCTG/TCTA/TCTG/TCTA.

[7] Etant donné que depuis 1515, en 500 ans, il y a eu 18 générations de Chaline, cela fait, en extrapolant à 1500 ans, environ 49 générations

 

[8] Les noms de villages d'Allaines, Allonnes et Allainville, situés à proximité les uns des autres, témoignent de leur présence et où ils furent mal accueillis à cause de leur comportement turbulent et surtout parce que nomades des steppes, ils ignoraient le travail de la terre, ce qui était assez mal venu dans la Beauce agricole. En outre, selon Lebedynsky, les Romains toléraient que les Alains dépouillent les propriétaires gallo-romains qui s’étaient opposés au partage de leurs terres avec eux.

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